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Première réunion de la négo "précaires"

05/12/2014 | Lu 1324 fois |

CDD pigistes planning précaires

Première réunion de la négo
La première réunion – très attendue – s’est tenue jeudi 4 décembre. Elle peut déboucher, dit la direction, sur une révision du texte de 2008 ou sur un nouvel accord.
 
Le constat est général : la précarité s’est aggravée ces dernières années pour « les 104 CDD » du planning et les quelque « 80 à 90 pigistes ». La direction partage le constat concernant le « moral » des journalistes précaires. Une direction consciente du manque de perspectives et du malaise grandissant.
Afin de pouvoir négocier concrètement, le SNJ a redemandé des chiffres précis et actualisés concernant la précarité.
 
Combien de CDD et pigistes au 1er décembre ?
Quelles sont les anciennetés moyennes et de la plus petite à la plus grande ?
Quel est la durée moyenne de pige, de la première à l’entrée sur le planning ?
Quel est le montant des budgets piges et CDD pour 2015 ?
 
En se basant sur l’accord de 2008, le SNJ a rappelé plusieurs exigences :
 
Nous demandons la création d’un deuxième poste pour gérer les journalistes précaires : CDD, pigistes, en France et à l’étranger. Un cadre travaillant avec l’actuelle déléguée RH aux journalistes précaires.
 
Nous constatons que la règle des trois ans plus une quatrième année, qui est la base de cet accord, n’a pas été respectée par la direction. Car elle ne calcule pas la durée réelle de la précarité, c'est-à-dire Piges + CDD. Des journalistes, bac +5, se retrouvent toujours précaires après plus de six ans à Radio France. Là où l’accord devait réduire la durée de la précarité, cette précarité s’est finalement allongée avec un système de pige généralisée en sortie d’école. Rappelons qu’en 2008, les journalistes sortis d’école rentraient directement sur le planning. Nous demandons donc de nouvelles règles écrites et réellement respectées, pour les nouveaux entrants au planning. Pour les précaires les plus anciens du planning, des solutions de déprécarisation devront être imaginées.
Il faut également un plan ambitieux qui mette fin à la pige au profit du CDD.
 
Nous demandons la mise en place d’un outil informatique pour la gestion des journalistes précaires, afin de rendre le planning transparent en temps réel, pour les précaires et pour les organisations syndicales représentatives des journalistes. Il faut que chaque CDD puisse connaître le nombre de jours qu’il a travaillé dans l’année, la moyenne du planning, le chiffre le plus haut et le plus bas.
 
Nous constatons que le problème des cotisations sociales pour les journalistes pigistes à l’étranger a été réglé, il y deux mois seulement, suite à nos nombreuses interventions. Nous demandons que le système des astreintes à l’étranger, supprimé unilatéralement, soit remis en place.
 
D’autres sujets devront être abordés lors de ces négociations, notamment, et dans le désordre, la formation des précaires, l’encadrement des stagiaires, la durée des contrats et la localisation des CDD, la meilleure manière de les informer, etc.
 

Etat des lieux du fonctionnement du planning
Il a été dressé par la responsable de la gestion des précaires à la DRH, en introduction, avec quelques chiffres (ceux que nous avons demandés nous seront fournis à la prochaine réunion).
 
Chaque année, quelque 100 étudiants sortent des 14 écoles reconnues par la profession dans la filière radio.
La sélection d’entrée sur le planning est réalisée par 11 rédacteurs en chef (dont quatre de France Bleu) en octobre et en avril avec à chaque fois entre 40 et 50 candidats.
Des candidats jugés sur leur production, sans aucune autre information donnée sur leur CV et une composante web dont l’un des critères principaux est l’orthographe.
 
104 journalistes sont actuellement sur le planning, 25% ne sont pas diplômés d’une école de journalisme reconnue par la profession.  80 à 90 pigistes travaillent en région.
 
Catherine Charvet a rappelé 90% des embauches sont à Bleu et pour la plupart il s’agit de postes de  présentateurs de matinales.
 
La chargée de mission a expliqué que les contrats les plus longs étaient limités par elle généralement à 4 mois, pour que plus de CDD puissent en bénéficier.
 
 
La véritable négociation commencera le 6 janvier avec des chiffres de la part de la direction et réponse à nos demandes d’améliorations possibles.
 
A noter, la direction a tenu à inviter à cette négociation toutes les organisations syndicales alors que seuls le SNJ, le SNJ-FO et le SNJ-CGT sont en mesure de signer un texte concernant les journalistes.